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26 mars 2006 7 26 /03 /mars /2006 09:26

Ô toi, amoureux de la nature et des moeurs sauvages, tu vas pouvoir, ici, grâce aux connaissances incommensurables de Michel, en savoir plus sur nos amies les bêtes :

A comme Asticot N comme Narval
B comme Belette O comme Ours
C comme Chien P comme Pangolin
D comme Dauphin Q comme Quetzal
E comme Eléphant R comme Rat
F comme Fourmi S comme Singe
G comme Grenouille T comme Tortue
H comme Héron U comme Urubu
I comme Ibis V comme Vache
J comme Jument W comme Wapiti
K comme Kangourou X comme Xiphophore
L comme Luciole Y comme Yack
M comme Mouton Z comme Zèbre

découvrez aussi notre autre " rubrique nature "

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25 mars 2006 6 25 /03 /mars /2006 08:34

Z comme Zèbre
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    Le zèbre vit fréquemment au milieu des gnous. Un zèbre très maigre à une seule rayure peut se cacher derrière des gnous cagneux. Le lion abusé se rabat alors sur l’antilope, animal essentiellement homophobe comme l’indique son nom. D’ailleurs, l’antilope n’appartient pas à la grande famille des ongulés, ceci expliquant cela. Dans le cas d’une naissance de jumeaux, l’un est tout noir, l’autre est tout blanc : l’utérus de Mme Zèbre fonctionne de manière très rudimentaire.

   Parfois, notre quadrupède est un tantinet malicieux car il se met à courir très vite pour abuser le lion qui ne voit plus des rayures mais du gris souris.  S’il s’agit de gris paviaire, c’est qu’il poursuit un volatile, et il ferait mieux d’aller chez Optic 2000. Pour être plus efficaces, les lions chassent en bande : on parle alors de gangs lions ; lors des feux de savane, la faune est terrorisée à l’idée de subir  l’inflammation des gangs lions.

   En réalité, à cause de ses rayures, le prédateur principal du zèbre est le lecteur de code barres qui peut s’acharner sur lui avec une férocité incroyable. Pour le tromper, le zèbre se couche ; le lecteur de code barres pense traverser dans un passage pour piétons et continue paisiblement sa route en sifflotant. Le code barre est un animal simplet possédant aussi une mauvaise vue car il lui arrive de s’attaquer aux bagnards (à cause du costume).

   Toutes ces histoires africaines restent vivantes grâce aux griots qui les racontent depuis des siècles. Quelqu’un a dit « Quand un griot meurt, c’est tout une bibliothèque qui brûle ». Personnellement, je pense que lorsqu’une griotte disparaît, c’est une part de Forêt Noire en moins. Compte tenu de la famine qui règne en Afrique, l’indifférence qui sévit à l’égard des griottes est un scandale. J’affirme donc haut et fort que continuer de se soucier des griottes comme d’une guigne portera un jour la cerise.

   Au final, on assistera à la fuite de tous les habitants. Mais après tout, cette fuite est normale puisque l’Afrique est un continent.

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 Michel Tournon

 

bestiaire-zebre-gnou-lion-antilope

 

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18 mars 2006 6 18 /03 /mars /2006 08:33
 Y comme Yack
 Mais quel est ce bovidé à longs poils qui rumine sur les pentes escarpées du Tibet ? C’est un yack en liberté : il s’est enfui du parc zoologique, car se retrouver dans un zoo d’yacks, c’est très mauvais signe, à moins d’être naufragé.

Il existe deux sortes de yacks : le yack du Tibet, moche, hi deux, à la limite du hi trois et le yack du Népal qui népalais. Mais qu’est-ce que la beauté ? Le chat beauté est-il plus beau que les autres ? Et la beauté auvergnate est-elle meilleure que la beauté lorraine ?

Certaines variétés sont domestiquées comme bêtes de somme, ce qui est bien pratique pour compter le nombre d’animaux dans un troupeau. Toutefois,  lorsqu’ils comptent les moutons, ils s’endorment : c’est aussi pour cette raison qu’on les nomme « bêtes de somme ». Le yack est aussi une bête de trait et lorsqu’il a le hoquet, on l’utilise pour tracer les lignes pointillées sur les terrains de sport. En effet, le tibétain est sportif et gagne fréquemment la médaille de bonze. La tibétaine aussi, mais ce serait plutôt dans les sports de bonzesses.

À la belle saison, on emmène les yacks brouter sur les hauts pâturages en les entassant dans des autocars pour les y transporter plus aisément. Cependant, les routes tibétaines sont dangereuses et on ne compte plus les accidents de cars d’yacks. Cette tragédie est fort bien décrite dans le film L’Aorte sauvage.

Le yack est d’une nature facétieuse, on dit même qu’il est broute en train, ce qui cause de nombreux accidents ferroviaires. Les petits adorent jouer à Yack a dit. Et malgré leur sonotone, les vieux ne comprennent pas grand-chose et disent : « Qu’a dit yack ? », ce qui ne fait rire personne, parce que là-bas, il n’y a pas d’autos : en matière de voiture, ils font tintin, au Tibet.

Laissons cet animal brouter avec sérénité, et même avec qui il veut. Cette vision pastorale est de nature à rasséréner l’angoisse de l’homme actuel, harcelé par les chimères de la modernité dont l’étendard morbide flotte au firmament des peurs archaïques, et je pèse mes mots au trébuchet.

Michel Tournon

 

 

 

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11 mars 2006 6 11 /03 /mars /2006 10:52

X comme Xiphophore 
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Poisson osseux du golfe du Mexique, à prolongement caudal en forme de glaive, appelé aussi porte-épée. Merci au Little Bob pour cette définition qui nous confirme que le Mexique est un pays dangereux puisque même les poissons y portent des armes. Ces bestioles ont donc la queue en forme d’épée, ce qui est bien pratique pour les xiphophores gays qui se provoquent en duel. Tous ces coups d’épées dans l’eau laissent toutefois la femelle perplexe vu qu’elle n’y comprend caudal aux bons duels (en conserve ou surgelés).

Le xiphophore tranche les filets du pêcheur avec sa queue alors que le pêcheur tranche les filets du xiphophore avec son couteau. C’est dire la guerre idéologique qui sévit entre  l’homme et ce poisson, racontée dans Le vieil Homme et la mer. Soyons indulgents avec Hemingway qui confondit cependant l’espadon et le xiphophore : il était tellement vieux, myope et imbibé d’alcool qu’il appâtait à la pierre aiguisée et remontait toutes les lames, y compris les lames de fond lorsqu’il avait du vague à l’âme.

Le xiphophore est un animal fanfaron fréquentant les bars et racontant à qui veut l’entendre qu’il n’a pas peur du calamar son prédateur naturel : « Le calamar qui me mangera n’est pas encornet ! » clame-t-il souvent, ce qui fait se tordre de rire les pétoncles d’Amérique. L’humour subaquatique est redoutable et parfois limite, surtout de la part des moules qui poussent souvent le bouchot un peu trop loin.

« L’homme n’est que poussière, c’est dire l’importance du plumeau » affirmait Alexandre Vialatte. Du point de vue de la bouillabaisse, le poisson n’est que soupière, c’est dire l’importance de la louche. Sans parler de l’inévitable ailloli que l’on retrouve dans ma saucière bien-aimée.

À bien y réfléchir, chacun se trouve à la place qu’il mérite.
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Michel Tournon

 

bestiaire-xiphophore-espadon-calamar.jpg

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4 mars 2006 6 04 /03 /mars /2006 10:41

W comme Wapiti
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 Le wapiti est un cerf dont le nom vient de la tribu des algonquins, à ne pas confondre avec la tribu des hurons dont est originaire l’indien du Village People, puisqu’il s’agit d’un gay huron. Le wapiti est le plus grand cervidé du monde après l’élan. Bizarrement, sans élan il arriverait le premier ; ces animaux ont une logique qui ne cesse de m’étonner.

Le wapiti est une espèce d’ongulé, variété fort répandue sous nos climats. Ses pattes se terminent par deux doigts, de telle sorte que les petits qui apprennent à compter sur leurs pattes utilisent le système binaire pur de la montagne. La femelle se nomme la biche mais ne se prénomme pas forcément Eugène.

Le wapiti est un herbivore ; il se délecte en particulier des ramures des arbres. Certains petits wapitis dyslexiques mangent des armures et meurent prématurément, rouillés de l’intérieur, preuve que les méfaits de la méthode globale s’inscrivent dans le processus de sélection naturelle décrit par Darwin. Lorsqu’il se nourrit, cet animal est très vulnérable, car il suffit au chasseur de l’appeler pour le faire apparaître puisque wapiti vient en mangeant. S’il ne vient pas, on a affaire à un faux cerf, vil contrefacteur.

À la saison des amours, le wapiti cherche une compagne. Mais comment faire ? Pour le crocodile, c’est facile : quand il voit une femelle, il lacoste sans manière. Pour le rat, qui vit de rapine, l’affaire est conclue rapidement. Le Wapiti aborde la femelle en lui disant « Aimez-vous brame » ? Cette prise de contact n’est pas vraiment glamour, même en rut mineur.  Le brame reste toutefois un effet de cerf, véritable avis à la copulation.

L’acte consommé, le cervidé devient un cerf vidé et quelques mois plus tard, la femelle met bas, parfois avec un porte-jarretelles, car même dans ces moments-là, les femelles sont toutes les mêmes. L’éternel féminin existe aussi chez les cervidés : les bois qui ornent le front du mâle en sont une preuve.
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Michel Tournon 

 

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25 février 2006 6 25 /02 /février /2006 08:29

V comme Vache
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« Qui vole un bœuf vole un veuf », dit la sagesse populaire. Qui vole une vache ne vole pas une veuve, preuve s’il en fallait que l’inégalité liée au sexe sévit aussi chez les animaux. Ce n’est certes pas la présence d’un bœuf et non d’une vache dans la crèche qui risque de provoquer un quelconque changement. Et force est de constater que les choses vont de mâle en pis.

La vache est un animal paisible, qui ne pense qu’à brouter et à remplir des briques UHT voire des boîtes de lait Gloria lorsqu’elle parvient à se concentrer. Il lui arrive souvent d’être d’humeur taquine lorsqu’elle nourrit son petit, en cachant ses mamelles : le veau cherche après tétine mais ne la trouve pas. Alors, de guerre lasse, il s’endort sans s’allonger d’où l’expression « Le veau dort est toujours debout », devenue « Le veau doux est toujours dehors » en Haïti parce qu’il y fait très chaud. Rappelons avant de terminer ce paragraphe que le père du veau est bien le taureau et que le bœuf serait plutôt son oncle.

La vache folle est une femelle fantasque qui peut s’adonner à des accouplements contre nature produisant des espèces improbables tel le cerf-veau. Le croisement avec un chien donne le cani-veau (pas très joli mais tout l’égout sont dans la nature). Avec un topni, on obtient le topni-veau*.

La couleur des vaches est variée : il en existe des blanches, des noires et des grises pour ceux qui sont dyslexiques des yeux. L’élevage des vaches est très facile : il suffit de comprendre le mode d’emploi en le lisant d’une seule traite. Les vaches de couleur blanche sont les plus rentables à l’exploitation, puisqu’il est communément admis que la traite des blanches est un commerce lucratif. On constatera donc avec tristesse que le racisme existe aussi chez les bovins d’appellation contrôlée, voire délimités de qualité supérieure.

La déjection de la vache se nomme une bouse. Lorsqu’elle fait deux bouses on l’appelle Djamel. À partir de trois bouses et plus, pas de nom particulier. Comme tous les animaux, la vache a beau faire son intéressante, il suffit de gratter un peu pour s’apercevoir qu’il ne s’agit que d’esbroufe.
 
Ce devait être un cauchemar lorsque la terre n’était habitée que par des animaux. Noé aurait dû être condamné pour crime contre l’humanité.
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Michel Tournon

* Merci de m’avoir épargné.

André Claveau

 

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18 février 2006 6 18 /02 /février /2006 09:00

U comme Urubu
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L’urubu est un vautour qui ne manque pas d’envergure, mais quand il a un coup dans l’aile, il fait moins le fier. Il prolifère essentiellement en Amérique du Sud, à proximité des dépôts d’immondices. Qu’il soit prostitué ou non, sa survie est donc tributaire des décharges. Cet animal n’est pas que charognard car il lui arrive de chasser des petits animaux : quand le rat passe, le rapace l’attrape et il trépasse. La tortue ne craint rien car le rapace n’aime pas sa carapace et elle se carapate.

L’urubu peut être vecteur de la grippe aviaire mais reste comestible lorsqu’il est bien cuit, comme une volaille rôtie. Rappelons qu’un poulet bien cuit a les cuisses qui s’écartent facilement. S’il s’agit d’une poulette, elle est archi cuite. Les pattes de ce volatile sont munies de serres. Chez les urubus musulmans, on applique la charia en coupant les pattes du condamné qui se retrouve ainsi privé des deux serres. Concernant les urubus vietnamiens, pour ce genre d’amputation, on évite de tordre les pattes, car tout le monde sait qu’il ne faut pas mélanger les torsions et les serres viêtes.

"Urubu", c’est un mot béni pour les maîtresses de cours préparatoire qui utilisent une méthode de lecture mixte, ascendance syllabique, à départ triphasé et néanmoins sous-jacent. Un exemple : "Le robot du rebeu de Rabat est un urubu de Biribi". Ou encore : "Lulu, la bru de l’urubu hurluberlu, a bu dans la rue". Exit donc la méthode globale ! Pourquoi ? Tout simplement, comme le dit le Ministre de l’Éducation nationale "Parce que je le Robien…"

Comme il est très moche, l’urubu est mis au rebut, victime de l’ostracisme humain. C’est arbitraire : fixer les canons de la beauté relève du trafic d’armes. L’urubu est un urubu et le restera ; vouloir changer la nature des êtres est cruel voire risqué.  L’histoire qui suit est édifiante (d’urubu) à cet égard. Un psychanalyste ne s’occupait plus de ses patients car il s’était mis à la trompette. Ses amis dirent à sa femme : "Dis-y qu’il est psy, dis-y qu’il est psy…" Mais rien n’y fit, il continua à jouer de la trompette. Maintenant, au lieu de détruire les cerveaux, il détruit les tympans.

Je crois cependant que l’on peut parler de progrès.
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Michel Tournon

 

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11 février 2006 6 11 /02 /février /2006 11:07

T comme Tortue (pour ma fille Émeline)

La tortue vit dans un camping-car qu’elle ne quitte jamais, même lorsqu’il faut faire la vidange. Pourquoi cet animal est-il si populaire vu que rien n’est comestible chez elle alors que chez le lièvre, le râble l’est, comme disait François ? De toutes les manières, la morale de la fable qui unit ces deux bestioles est d’une désolation consternante. En effet, si « Partir, c’est mourir un peu », alors « Rien de sert de mourir, il faut partir à point ».  Sous la faconde benoîte de La Fontaine se cache à nouveau le masque hideux  du poète besogneux et néanmoins dyslexique dont l’œuvre n’est pas plus consistante qu’un château de fables.
Pour se reproduire, la femelle pond des œufs, dévoilant à nouveau le je-m’en-foutisme de l’espèce animale à l’égard de l’environnement : une coquille plus une carapace constitue un double emballage superflu pour un petit être quasiment inutile. Après le making œuf, les œufs sont faits et rien ne va plus car les prédateurs ne sont pas loin. Un bon nombre de ces petites bestioles termineront leur brève existence dans l’estomac d’un carnivore. Pourquoi l’une et pas l’autre ? Qui décide de ce trépas précoce ? Dans Les Oeufs de l’amour et du hasard, Marivaux décrit fort bien cette sélection naturelle qui permet au prédateur de se nourrir de façon frugale en partant : là aussi, partir, c’est nourrir un peu.
La cistude est une variété de tortue aquatique qui vit dans l’eau douce. Sous nos latitudes, l’étude avec mansuétude des vicissitudes de la cistude en altitude est une mauvaise habitude© (1). Toutefois, les tortues aquatiques les plus impressionnantes se trouvent sur un archipel du Pacifique : l’île la plus grande se nomme Galagos, la plus petite Galapagos. Ces îles sont habitées uniquement par des reptiles ; c’est pour cette raison que toutes les rues sont tortueuses et que les routes serpentent. Quand les tortues s’ennuient sur la plage, elles se mettent  à courir. Et plus elles courent, plus elles s’ennuient ce qui prouve à nouveau que « Tartir, c’est courir un peu ».
Pour beaucoup, la tortue est un symbole de longévité. Ce n’est qu’une illusion : comme elle se déplace très lentement, on a l’impression qu’elle vit plus longtemps. Une nouvelle pièce à verser au dossier de la fourberie animale.

(1)    Tous droits de reproduction réservés. Gratuit pour un usage scolaire (poésie, journal d’école, etc.)

Michel Tournon

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4 février 2006 6 04 /02 /février /2006 11:27

S comme Singe
        Le Singe d’une nuit d’été montre comme cet animal, depuis plusieurs siècles, a inspiré les plus grands écrivains. Las, force est de constater que cette bête est de nos jours reléguée au chapitre des curiosités,  à l’abri des grilles d’une cage. Et encore, ils sont de moins en moins nombreux, puisqu’au zoo de Vincennes, les orangs-outans ne sont plus que 73, les chimpanzés 56 et les macaques 40. De surcroît, ces derniers ont des problèmes de bourses mettant en danger la survie de l’espèce.
        Les singes ont beaucoup inspiré les cinéastes. On trouve des singes dans certaines productions pornographiques, telles La Bande à bonobo et le torride Gorilles dans la brune qu’il ne faut pas confonde avec Morilles dans l’agrume, film gastronomique. La première guenon a joué dans Cheeta, tante en navet, drame se déroulant au cœur de la jungle, sombre histoire d’un serial killer ayant la détestable habitude d’éventrer les navets homosexuels. Au final, l’infâme criminel meurt dans d’horribles souffrances, suite à la morsure d’un navet porteur du sida. Bref, du Bergman mâtiné de Rossellini avec Rocco Sifredi dans le rôle de Tarzan et de la liane.
        On dit que le singe aime copier ou imiter un modèle.  Quand il voit une mite, il imite la mite sans limite  (phrase à prononcer lors d’un gros rhube…). Quand il voit une machine à coudre il peut singer la singer. Quand il voit un Coller, il fait rien qu’à Copier/Coller. Pour les singes de Macédoine, il s’agit d’un Skopje/Coller, ce qui fait mourir de rire les singes de Serbie.
        Chez les chimpanzés, 98 % des chromosomes sont identiques à ceux de l’homme ; entre l’homme et la femme, l’écart génétique est moindre ce qui rend la guenon très jalouse.
        On se gausse de ces primates lorsqu’ils voient leur image dans un miroir, et qu’ils vont chercher ce qui se cache derrière… Et Alice au Pays des Merveilles ? Elle a fait pareil et personne ne se moque ! S’il s’était agi d’une guenon, on aurait rigolé en imputant cet acte  aux 2 % de différence évoqués précédemment et Lewis Carroll serait inconnu.
        Personnellement, si ma postérité était bâtie sur une telle imposture, j’aurais honte.
Michel Tournon

 

 

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28 janvier 2006 6 28 /01 /janvier /2006 10:12

R comme Rat
« L’intelligence, c’est prévoir celle de l’autre ». L’Homme ferait bien de suivre à la lettre cet apophtegme s’il ne veut pas que la suprématie des rats le relègue un jour au rang de l’amibe trisomique. Je me réfère ici, bien sûr, à l’amibe Idasse, reconnaissable facilement à son uniforme. La progression du rat est d’autant plus sournoise qu’il adopte la stratégie du caméléon pour mieux tromper son ennemi de toujours ; pour preuve le rat daim (économe de ses gestes) et le rat caille, dont la variété, sarkozium karcheri est la plus dangereuse.
Autre signe de cette infâme duplicité : le rat dit noir alors que le rat bout gris, preuve s’il en fallait de l’ignominie sans borne des êtres scélérats que sont les rats.
La femelle du rat se nomme la rate. Aussi sournoise que le mâle, puisque son nom ne prend qu’un « t », afin de mieux tromper son monde. Il faut tout de même reconnaître que le mot « ratte », variété de pomme de terre, existe déjà. Et alors là, je pose la question : pourquoi a-t-elle préféré être l’homonyme d’un viscère (rate) et pas celui d’un légume (ratte) ? Pourtant, le point commun entre la femelle du rat et cette pomme de terre, c’est que toutes les deux se font sauter ! Le rat est un chaud lapin, qui vit de rapine, au beau milieu des sapins avec sa copine. Il y a peut-être matière à contrepet avec ces alexandrins, mais je ne l’ai pas trouvé… À ce propos, comment fait-on en langage des signes pour raconter une contrepèterie ? Ne risque-t-on pas de se luxer une articulation ? C’est d’ailleurs curieux un langage non articulé qui nécessite plusieurs articulations pour s’exprimer.
« À bon chat, bon rat », dit la sagesse populaire. N’ayant jamais mangé une de ces viandes, je me garderai de porter un avis validant cette expression. D’ailleurs, je suis persuadé que la plupart des proverbes perdurent plus par leurs assonances et autres allitérations que par la profondeur de leur bon sens. Par exemple : « Qui vivra verrat » ; ça sonne bien à l’oreille, mais que vient donc faire un cochon dans cette histoire ? Ou encore : « Aide-toi, le ciel tes draps » n’a pas plus de sens que « Aide-toi, ton polochon ».
On voit par là que le bon sens n’est pas unique.
Michel Tournon

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